L’espace vital en avion est devenu une source de conflit. On voyage de plus en plus dans des avions de type « boîtes à sardines », et si le passager en avant incline son siège vers l’arrière, on ne peut ni changer de position de jambes et on se sent coincé. Le seuil de tolérance vis-à-vis de cet espace vital est plus grand sur les vols de courte durée alors que sur les vols transatlantiques, on s’attend à pouvoir au moins croiser les jambes et les allonger pour se les dégourdir un peu. La réalité est autre, à moins de pouvoir réserver les sièges près des sorties de secours ou de voyager dans les classes supérieures.
En cours de vol, plusieurs passagers inclinent leur dossier afin de gagner plus d’aisance. Il y a présentement une polémique sur le savoir-vivre ou l’étiquette par rapport à l’inclinaison du dossier. En août dernier aux États-Unis lors d’un vol de United Airlines Newark-Denver, deux passagers en sont venus aux mains à cause d’un siège incliné et le commandant de bord a dû changer de destination et les faire sortir entourés de sécurité évidemment. Un autre incident de même type est arrivé dernièrement sur un vol de Delta Airlines de La Guardia à Palm Beach.
Il y a toujours une perception négative lorsque le passager en avant de vous incline son siège. Il y a tout d’abord la surprise (surtout si une boisson est sur la tablette ou si votre ordinateur est ouvert) et aussi une forme de rage d’être ignoré par le passager en avant. Quelqu’un m’a raconté que sur un vol Canada Rouge Montréal-Barcelone en classe affaires, (tout de même, mais vieil avion), il lui était impossible d’utiliser son ordinateur car le passager en avant avait incliné le siège au maximum. Il a demandé gentiment à celui-ci de le remonter un peu et a essuyé un refus. Il a ensuite demandé à un agent de bord de faire la demande pour lui mais celui-ci a refusé affirmant que c’est la prérogative du passager en avant de gérer son siège, à part lors des obligations de décollage ou d’atterrissage.
Pour revenir à l’incident sur de United Airlines, la source du conflit relevait d’un petit gadget au nom de Knee Defender qui se place sur la tablette devant soi, et qui consiste à empêcher le passager du siège en avant d’incliner son dossier. Apparemment les clips viennent avec une carte qui peut être donnée au passager en avant afin d’expliquer la situation et de démarrer une communication positive, ce ne fût malheureusement pas le cas.
Selon des experts de l’étiquette, c’est seulement lors de vols de nuit qu’il y a une entente tacite d’éteindre les lumières et d’incliner les sièges. Sur les vols longs courriers c’est aussi acceptable mais la politesse veut que chacun devrait se retourner et demander la permission avant d’incliner son siège. Certaines compagnies comme Ryanair ont installé des sièges non-inclinables. C’est peut-être valable pour les courts trajets mais pas pour les longs courriers. Japan Airlines a introduit une classe Premium Économie où les sièges s’inclinent en avant afin d’éviter les conflits par l’arrière.
Il existe toutes sortes de gadgets pour l’intimité du voyage, cherchez « ridiculous travel accessories that will drive other passengers nuts » et vous allez en voir de toutes les couleurs! Il existe aussi un fil twitter qui exige que les sièges près des sorties de secours soient réservés aux grandes personnes.
L’étiquette est aussi valable pour l’espace réservé aux coudes. Lorsqu’on est assis à côté d’un inconnu, l’étiquette veut que chacun reste dans son espace vital et vérifie qu’il n’empiète pas sur l’autre. C’est rarement le cas.
À force de vouloir économiser sur tout et surtout sur l’espace, les compagnies aériennes ne font qu’augmenter le niveau de stress des passagers, leur inconfort le tout nuisant à toute l’expérience de voyage au complet. Il fût un temps où c’était un plaisir de voyager en avion, ce n’est plus le cas, l’avion est avant tout une commodité et une affaire de rentabilité. C’est bien dommage!
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