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01
Nov 2006

L’ergonome à court de mots

À titre de praticien dans le domaine des interfaces, je me bute souvent à un problème de vocabulaire quand vient le temps de parler, justement, des interfaces.

Une partie du problème s’explique par le fait que les meilleurs guides d’interfaces ne sont disponibles qu’en anglais, ainsi nous devons la plupart du temps traduire, des fois maladroitement, les termes liés aux composantes de l’interface, ou s’en tenir à des exemples visuels. Quand vient le temps de rédiger un rapport, ou de communiquer avec un collègue, je me bute fréquemment à l’absence d’un équivalent français, ce qui peut occasionner des discussions de la sorte : « Le drop-down, il devrait être ici, sinon ton header va être désorganisé. Puis, ça… pourquoi t’utilise ce widget là ? ». Pour l’élégance on, repassera. Parfois, le problème est plus existentiel. Pour une composante d’interface plus obscure – et il y en a! -, il m’arrive de chercher simplement le mot, anglais, français ou chinois, peu importe, pour le désigner, mais je n’y arrive pas. Le réflexe de l’exemple visuel revient alors vite au galop.

C’est pour cette raison que je me suis proposé : pour le bien de mes collègues et clients – et bien sûr, égoïstement, pour ma propre personne -, j’ai décidé de documenter une liste de termes que nous utiliserons tous chez Yu Centrik. Finis, donc, ces ambiguïtés et ces anglicismes émanant d’une terminologie dont l’évolution échappe même au linguiste le plus « workaholic » !

Bien entendu, le travail s’annonce ardu (dans quoi me suis-je embarqué encore !). En attendant la complétion de l’ouvrage, voici quelques suggestions de ressources, officielles ou non, pour ceux qui, comme moi, sont parfois à court de mots. N’hésitez pas à nous faire parvenir les vôtres !

Ressources francophones

Grand dictionnaire terminologique (Office québécois de la langue française)
Pratique pour trouver le mot français « officiel ».

Le Signet informatique
Outil spécifique aux TI et dont les données sont issues du dictionnaire terminologique de l’OLFQ.

À L’aide
Dictionnaire généraliste comportant une partie dédiée aux interfaces.

Lexique des néologismes Internet
Équivalents français du jargon de l’Internet.

Le jargon français (Linux France)
Quelques termes liés aux interfaces, mais pas toujours traduits.

L’ergonomie à la DSI (CNRS – France)
Plusieurs ressources intéressantes sur l’ergonomie, dont un guide en format PDF intitulé « La terminologie de l’ergonomie et des interfaces hommes-machines ». Bien que daté de 1998, le document demeure d’actualité malgré l’absence de termes plus récents.

RIFF News
10 pages de termes allant de l’évident (« menu ») au plus obscur (« OSF/Motif »). Certains aspects historiques intéressants.

Ressources anglophones

Glossaire des normes d’interface Apple
Bonne liste de mots importants, et plusieurs nouveautés. Certains termes sont spécifiques aux Macs seulement.

Glossaire – lignes directrices pour la conception d’interfaces – NASA
Une liste fiable de termes généraux. Un peu daté (1996).

Livre : Designing Interfaces (Jennifer Tidwell)
L’auteur décrit et donne un nom à certains « patterns » d’interfaces, dont plusieurs sont plus récents.

Les mots clés ne sont pas définis.

3 Commentaire(s)

Anonyme

Bonjour, est-il prévu de publier ce glossaire pour que tous les ergonomes québécois s’en servent comme base ? Par ailleurs, en avez-vous discuté avec les ergonomes français, belges ou suisses qui, souvent, vont plutôt parler de « menu déroulant », « barre de titre », « objet » ?
Bonne chance !

Roland Trique

J’ai vu que le Jargon Français (de Linux-france) était cité.

Il se trouve que je viens de le passer en version 4.0, avec déménagement à la clef vers :
http://jargonf.discu.org
Il devient un wiki au passage, une structure que je pense adaptée à des discussions de néologie menant à la définition de lexiques spécialisés, dans ces domaines techniques si mouvants.

Amicalement, et bon courage…

Robert Black, PhD.

En tant qu’ex-spécialiste des méthodes quantitatives, je ne peux qu’abonder dans le sens de Joëlle Stemp: d’une part, les études qualitatives portant sur un petit nombre de sujets m’ont toujours semblé discutables, mais n’étant pas compétent en la matière, je n’ai jamais osé le dire publiquement…
Et d’autre part, s’il s’agit uniquement de calculs quantitatifs, un échantillon trop petit – en supposant qu’on peut le considérer comme représentatif d’une population cible – ne peut donner que des estimations non pertinentes…
Dans les deux cas, j’ai été très heureux de lire la mise en garde de Joëlle…
Robert Black, PhD.

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