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30
Mar 2006

S'adapter à Agile…

Voici un commentaire capté sur la liste des abonnés à CHI-CONSULTANTS le 25 janvier 2006:
Don Norman (Norman-Nielsen Group) nous dit qu’Agile et les autres méthodologies extrêmes (Extreme Programming) sont là pour rester et qu’il vaut donc mieux nous y adapter… au risque de rater le train de la nouvelle génération d’applications. En fait, le phénomène d’adaptation n’est pas nouveau: les ingénieurs de l’utilisabilité sont par essence même des professionnels qui s’adaptent aux méthodologies appliquées sur les nombreux projets sur lesquels ils interviennent. Chaque ergonome est appelé à adapter ses activités et ses outils aux processus de conception et développement des clients qui font appel à lui.

En ce qui concerne les méthodologies extrêmes, je pense, à l’instar de Don Norman, que nous assistons à un nouveau changement de paradigme. Ce changement est comparable aux autres changements que furent la programmation structurée durant les années 70 et la programmation orientée objet qui, à la fin des années 90 nous imposa le Rational Unified Process (RUP). Le design centré utilisateur (DCU) peut s’adapter à ce changement de paradigme comme il l’a fait avec RUP, mais comme le dit Norman, encore faut-il que la communauté des ergonomes fasse les efforts en ce sens. Nous sommes outillés pour le faire, et surtout habitués à de telles évolutions.

Agile semble contredire les principes du DCU parce qu’il n’y a pas ou très peu d’analyse avant de passer au développement comme tel et que la conception est très intimement liée au développement, ce qui pour nous, ingénieurs de l’utilisabilité, peut donner l’impression qu’on escamote des étapes. En fait, la littérature sur Agile recommande plutôt de procéder à l’analyse contextuelle avant de commencer le projet, en reconnaissant une valeur au recueil d’information sur le terrain, auprès des utilisateurs. Les tenants du développement Agile sont, par exemple, partisans de l’approche Personas de Cooper, et l’accueillent volontiers dans leur méthode.

En conclusion, Agile est-elle une grosse perturbation pour nous autres, praticiens de l’utilisabilité ? Je dis non, et par expérience, il vaut mieux être impliqué sur un projet qui applique une méthodologie, fut-elle extrême, plutôt que sur un qui n’en applique pas. Et encore en 2006, nous l’observons …

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