On a déjà écrit sur l’utilité de prototyper en phase de conception à l’aide d’outils comme Axure ou Balsamiq. Normalement dans un cycle de développement numérique on devrait commencer à prototyper avec des fils de fer seulement lorsque la vision du futur produit ou du service est claire, l’histoire racontée, les sketches sketchés et les scénarimages validés.

Un scénarimage qu’on appelle aussi storyboard est la représentation illustrée, en séquence, de l’histoire qu’on va raconter et de l’expérience qu’on voudra introduire avec ce produit ou service. On y décrit l’ensemble des éléments avec la plus grande exactitude possible, afin de visualiser et planifier pour la suite des choses la conception des maquettes filaires (nom plus commun: wireframes). Le scénarimage aide à créer la vision commune, constitue un outil de référence important et sauve du temps et des ressources. Si on n’a pas de talent d’illustrateur, quelques outils sont disponibles en ligne.

Les wireframes permettent de visualiser plus concrètement les interactions, clarifier les contraintes et produire des spécifications d’interfaces qui seront utilisées par les développeurs. Plusieurs itérations seront faites sur les wireframes en cours de conception, et il est évidemment recommandé de les limiter à quelques unes, car faire des changements constants ici et là représente un effort important et des heures de travail de précision qui peuvent vous gruger un budget.

Le wireframe n’est pas le produit final mais s’en approche en termes d’interactions. Il sera raffiné et idéalement testé à plusieurs reprises pendant les phases de conception. C’est un bon outil de communication entre les designers, les développeurs front-end et les programmeurs.

Ceci est un wireframe:

On note comme une tendance ces temps-ci de court-circuiter la phase de définition de la vision et d’utiliser les wireframes comme un outil de réflexion. La conséquence de ça, c’est beaucoup de temps de perdu, des itérations quotidiennes sur les maquettes filaires, des allers-retours constants, la vision change, on efface et on recommence… Le wireframe n’est pas un bon outil pour communiquer avec les décideurs. La majorité le trouve trop compliqué et ne le comprenne pas.

Pour bien communiquer, il faut raconter l’histoire du produit ou du service, et l’expérience visée, montrer son déroulement de façon plus visuelle. L’histoire racontée par scénarimage en séquence est simple et efficace. Tout le monde la comprend, elle stimule l’imagination et donne une voix plus avertie aux décideurs autour de la table.

Nous constatons malheureusement que la réalité est autre, les fils de fer sont utilisés pour définir les modèles d’affaires et affiner la vision, ce qui a pour but de retarder singulièrement la livraison des projets numériques.

On ne répétera jamais assez l’importance de prendre le temps de réfléchir avant de « tomber en conception ». Nous sommes dans un époque où l’argent est compté, des outils et des méthodologies existent, ils sont efficaces et il faut savoir comment et quand les intégrer dans le cycle de développement.