« Le tir à la corde » du créatif vs le technique en production musicale et en design d’interfaces
Je me rends compte que le fait de porter plusieurs chapeaux: concepteur d’interfaces, programmeur, parolier et ingénieur du son m’a amené à dresser un parallèle intéressant et je me suis dis que cela pourrait intéresser ceux qui suivent notre blogue.
Une littérature abondante dans le domaine des interfaces utilisateurs fait une distinction entre le design et le développement (pour exemple le livre de Alan Cooper: ‘The Inmates Are Running the Asylum »). Je suppose que ce sont des biais de l’esprit, et il semble inévitable que les développeurs amènent une vision très terre à terre du design (sans jugement aucun de ma part) en considérant très tôt les exigences techniques et que l’inverse est aussi vrai et les concepteurs auront tendance à se concentrer sur les principales cas d’utilisation en risquant d’ignorer les cas accessoires (le but de créer des personas). The inverse is also true, as designers will tend to target main use cases with a higher risk of ignoring fringe cases (the goal of creating personas).
La solution idéale semble se trouver dans une relation Un processus de conception efficace semble se trouver dans une relation entre le design et le développement semble se situé
Une relation effective de design et développement avec deux cerveaux indépendents semble être le chemin idéal pour une solution technologique. An effective design-development relationship with two independent minds seems to be the ideal path to a technological solution. Basé sur mon expérience pratique en utilisabilité et en design, cela me semble à priori évident.
D’accord, vous allez me dire que tout ça a déjà été dit et écrit auparavant, alors à quoi bon se répéter? Ce qui me semble saisissant ici est qu’un parallèle peut être tracé entre le processus d’enregistrement musical et le design d’interfaces. Étant musicien et ingénieur du son, j’ai produit mes propres créations tant du point de vue de la création que du côté technique: écriture, arrangement, performance, enregistrement, mixage et mastering, en exécutant tous ces rôles individuellement aet vec d’autres musiciens et producteurs sur divers projets de la scène montréalaise. Tout en gardant une certaine similitude entre le design et le développement, le meilleur résultat de processus de travail semble beaucoup plus intéressant lorsqu’on sépare la création des aspects techniques et que l’on conserve ces deux aspects dans des deux cerveaux différents.
Le compositeur rêve de chimères alors que l’ingénieur du son travaille à faire en sorte que le tout soit réalisable, tout comme le concepteur crée des solutions idéales pendant que le développeur considère la faisabilité technique de ses idées. Dans un même ordre d’idées, le compositeur s’assure qu’une chanson spécifique aura besoin d’un banjo et on ne devrait pas être forcément le décourager qu’il n’en a pas besoin. C’est ensuite à l’ingénieur du son de considérer les aspects de performance, de temps et de budget et de décider s’il doit en louer un banjo ou bien le simuler sur un synthétiseur !
Le dialogue entre le créatif et les forces techniques a aussi pour but de pousser plus loin le projet. En plus de ces arguments logiques comparatifs, je note aussi des similarités entre les émotions associées à chaque rôle dans chaque contexte qui ne peut pas être surnaturel. Je voulais suggérer que cette guerre du tir à la corde a généralement pour effet de produire autant un très bon enregistrement qu’une solution technologique extraordinaire.
Avez-vous déjà remarqué ce même phénomène « créatif versus technique » dans d’autres contextes?
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